Chers Frères,
De par mes nombreux contacts et par les relations qui ont pu ainsi être
créées, je me considère comme un privilégié
au sein du Corps Pastoral de notre pays,. Que ce soit dans le dialogue
avec la F.P.F., ma participation à l'A.G. 2002, mes participations
régulières aux Congrès F.E.E.B., au Congrès
des Eglises de Dieu 2002, aux rencontres "Evangéliser la
France Ensemble" et à son Congrès, aux rencontres
et à la mise en place de la plate-forme du Comité National
des Evangéliques en France ainsi que mon appartenance à
différents "Groupes", tout cela n'a fait qu'élargir
ma vision du Corps de Christ dans notre pays.
Issu de l'Eglise Catholique, avec le désir profond de devenir
prêtre, les aléas de la vie et le divorce de mes parents,
ont fait qu'un jour j'ai assisté à un office protestant.
Je parle à la manière d'un catholique, car en quittant
cette Eglise, je devenais forcément un protestant. Je ne savais
pas quel type d'Eglise Protestante je fréquentais, mais en 1951,
j'acceptais simplement le salut par grâce en Jésus-Christ,
ce qui est l'essentiel de l'esprit de la Réforme.
Plus tard j'ai découvert avec douleur l'opposition pour ne pas
dire plus, entre les différentes églises. Ces choses me
hantent depuis toujours car elles sont préjudiciables à
l'évangélisation de notre terre de France.
Aujourd'hui je crois que l'Esprit de Dieu travaille l'Eglise et ses
responsables. Les relations énumérées plus haut
en sont pour moi le signe. Je me suis réjoui en voyant toutes
les églises issues de la Réforme s'unir pour mettre en
place "2003 année de la Bible". Je souhaite que cet
effort ne reste pas du domaine culturel, mais devienne une action cultuelle
évidente.
Ce qui importe pour nous aujourd'hui, c'est de démontrer la pertinence
du message biblique, c'est la raison de ce courrier. Comment faut-il
s'y prendre ? Notre faculté d'organiser (merci à tous
ceux qui font des efforts dans ce sens), notre capacité oratoire,
pourront-elles convaincre notre société ?
Seul Dieu est capable de convaincre les hommes par son Esprit, mais
il nous donne les moyens d'être ses porte-parole. Jean 17. 21
"que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et comme
je suis en toi, afin qu'eux aussi soient un en nous, pour que le monde
croie que tu m'as envoyé".
Cette prière de Jésus pourrait sembler irréaliste
à beaucoup, aussi il ajoute (22) "Je leur ai donné
la gloire que tu m'as donnée, afin qu'ils soient un comme nous
sommes un". Cela signifie que nous avons déjà les
moyens pour faire tomber les murailles les plus épaisses.
Comment faire avec nos différents points de doctrine ? Nos différences
ne sont-elles pas autant de différends ? Il serait temps de nous
occuper de la doctrine de Jésus (Jn. 7. 16) et la faire passer
en premier, ce qui nous distingue vient ensuite. Un seul mot la résume,
c'est la doctrine de l'amour. Elle se vérifie dans ces quelques
paroles " il mit le comble à son amour pour eux", "
que ta volonté soit faite", "tout est accompli".
Notre devoir est donc de répondre à la prière d'unité
formulée par Jésus. De ce fait nous n'avons qu'une seule
alternative : - soit déclarer officiellement que les personnes
appartenant à tel ou tel groupe d'églises, qui croient
en Jésus mort et ressuscité pour eux, ne sont pas des
enfants de Dieu, parce qu'ils n'ont pas notre doctrine - soit nous nous
devons d'avoir des contacts avec eux parce qu'ils font partie du Corps
de Christ qui ne peut être divisé. Ceci s'adresse à
tous les pasteurs de France, dans chaque région et quelles que
soient les situations passées et les contentieux.
Avec l'esprit de division qui a prévalu pendant des décennies
il y a sans doute des choses à régler et pas seulement
au niveau des responsables nationaux. Tout ne peut pas se régler
d'un seul coup certes, mais j'insiste sur la théorie des 3 C
: contact - communion - collaboration. Le contact est une première
étape et chacun a l'obligation, de par la prière de Jésus,
de faire le nécessaire sans attendre le bon vouloir de l'autre.
Par expérience je me suis rendu compte que la volonté
d'avoir des contacts nous amène très facilement vers une
certaine communion. C'est aussi le seul chemin vers une véritable
collaboration qui peut, il est vrai, mettre un certain temps à
se réaliser, mais qu'importe c'est tellement bon. C'est ainsi
que peut se renforcer l'unité de l'esprit, afin d'apporter la
guérison à notre pays (2 Chron. 7:14). Tous individuellement,
nous en sommes responsables et cela nous oblige à nous remettre
en question.
Je n'ai pas la capacité d'écrire tout cela à chaque
pasteur de France, mais combien je souhaite que les responsables de
Fédérations, d'Unions d'Eglises puissent reprendre à
leur compte ce courrier et en faire part autant que possible, à
chacun de leurs pasteurs. C'est avec une profonde humilité que
j'ose vous faire part de cette demande, mais depuis des mois, je pense
nuit et jour à la nécessaire unité du Corps de
Christ. Cette pensée résonne en moi comme étant
ce que l'Esprit dit à l'Eglise aujourd'hui. Je sais que d'autres
en sont convaincus.
Tout cela imprime dans mon coeur une vision qui ferait que, sans attendre
"ad vitam aeternam", un jour ou l'autre, 1.500 - 2.000 - 2.500
pasteurs de toutes tendances, se rassemblent dans un lieu précis.
Ce ne serait pas une démonstration de force, mais cela servirait
avant tout à élever ensemble le Nom de Jésus, notre
Maître à tous, par une présentation de l'unité
de son Corps. Ce serait là le moyen de démontrer la pertinence
du message que nous annonçons, en le vivant nous-mêmes.
C'est alors que Dieu nous viendra en aide. Nous pourrions profiter de
ce temps pour mieux nous connaître et tenir les assises du Protestantisme
Français.
Je compte sur la grâce de Dieu et sur la bonne volonté
de chacun pour répandre cette vision qui nous oblige enfin à
sortir de nous-même pour aller vers l'autre, le respecter et pourquoi
pas, le considérer comme étant au-dessus de nous. La formule
n'est pas de moi.
Que Dieu bénisse tous ceux qui liront ces lignes et se sentiront
responsables d'agir pour que l'impact de l'Evangile soit puissant dans
notre pays. Bien à vous.
Votre serviteur,
Jean-Pierre RICHE.
Président de la F.E.P.E.F.
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